Louis ARMAND, né à Cruseilles (Haute-Savoie) le 17 janvier 1905 et mort le 30 août 1971 à Villers-sur-Mer (Calvados), est ingénieur, haut fonctionnaire et résistant français. Il est dirigeant d’entreprises publiques, dans le domaine ferroviaire et de l’énergie atomique.
Issu de Polytechnique et de l’école des mines, il devient à partir de 1929 ingénieur aux Mines de Clermont-Ferrand et il se consacre à des travaux sur les eaux minérales, puis entre en 1934 à la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM), dont il devient directeur général adjoint. En 1938, il devient ingénieur en chef de la SNCF nouvellement créée.
En février 1943, il organise le groupe « Résistance-fer » avec le soutien de Jean-Guy Bernard du réseau Noyautage des Administrations Publiques. Après l’arrestation de Jean-Guy Bernard en janvier 1944, il prend la direction du réseau secondé par Jean Marthelot. Le 25 juin 1944, Louis Armand est arrêté par la Gestapo. Il sort de la prison de Fresnes grâce à la libération de Paris et reçoit la Croix de la Libération par décret du 18 novembre 1944.
En 1945, il est nommé directeur général adjoint de la SNCF, puis directeur général en juin 1949. De 1951 à 1959, il est président de l’Union internationale des chemins de fer.
En 1957, il crée la Société du tunnel sous la Manche et relance les études, qui n’ont pas de suite, avec des Britanniques.
En 1958 et 1959, il préside aussi la communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). À la tête de la SNCF, il attache une grande importance à la recherche industrielle et est responsable d’innovations capitales dans le domaine de la traction ferroviaire : Il améliore le système de traitement des eaux d’alimentation des locomotives à vapeur, il électrifie le réseau français, fait adopter le système d’attelage automatique, modernise la signalisation. et est à l’origine du choix de la traction électrique alimentée en courant alternatif. Les auditeurs du Centre de hautes études administratives bénéficient en 1951 de ses exposés sur le problème des transports.
En 1960, il est un des rédacteurs du plan Rueff-Armand. Ce plan, préfigurant le Marché commun, alors en formation, et rédigé en collaboration avec Jacques Rueff, à la tête d’un comité d’experts, recommande l’ouverture à la concurrence et la suppression des obstacles à l’expansion économique. En décembre 1960, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques, en décembre 1962, il est nommé président de l’AFNOR, avant d’être élu à l’Académie française le 13 juin 1963.